Notice

En attendant une introduction plus littéraire, c’est afin seulement de rendre plus lisibles les articles présents et à venir de ce blog, en situant la démarche dans laquelle ils s’inscrivent, que nous écrivons et publions la présente notice.




Jeter la première pierre Schaeffer est une sorte de laboratoire musicologique à destination tant de la composition que de la critique

Chaque sujet abordé traite des dimensions indirectement musicales ou non strictement musicales de la musique en tant qu’éléments nécessaires à l’émergence du moment musical (pour ne citer que quelques exemples : la nécessité de faire silence dans un concert de musique classique ou de faire du bruit dans un concert de pop, le mysticisme de Giacinto Scelsi ou la mission du rock évangélique, la défense de l’intentionnalité faite par Xenakis eu égard à la musique stochastique ou sa proscription par John Cagela nécessité des prisonniers de maintenir la cadence des pioches ou les kilomètres de rails que les Gandy dancers doivent manipuler, les partitions textuelles de Fluxus ou les tablatures, le spectacle de la facture instrumentale, l’usage marketing de la musak... ). Nous pourrions appeler ça problème de la présentation. Nous pensons que la présentation est un des critères essentiels de l'élaboration de la musique. Nous partons en effet du postulat que l’écoute se construit toujours depuis la désignation d'une situation et depuis les rapports établis par des rôles nommables, que la musique se produit du moment qu’il y a écoute et qu’un des rôles essentiels de la composition est de permettre et de déterminer l’écoute. Nous préférons pour cela le terme d’entendement à celui d’écoute. L’entendement est un critère transversal (il traverse, par exemple, la tripartition compositeur/interprète/auditeur), ce qui peut impliquer, entre autre, qu’une action sans visée sonore soit musicale (éternuer pendant un concert de Charlemagne Palestine, etc). Nous considérons que l’entendement est lié à l’émergence des techniques d’enregistrement et d’amplification et aux mutations qu’elles ont entraîné sur le paysage sonore globalisé.

Les sujets développés serviront à l’élaboration d’outils conceptuels parcellaires, c’est à dire défaits de visée systémique et systématique ; parmi ces outils figureront les mots en italique du paragraphe précédant. 

La méthodologie que nous empruntons est la suivante. 
Nous proposons trois rubriques qui se distinguent par leur typographie. Deux rubriques permanentes et une à sujet variable. Les deux permanentes sont « À boire et à manger » et « Critique de critique ». Celle à sujet variable a pour visée exclusive le développement des concepts. Elle porte à partir de ce mois-ci sur 2 (duo, double, redoublement, bipartition, couple, etc.) et nous pouvons déjà annoncer qu’elle portera, après épuisement face au premier sujet, sur les vitesses remarquables (speedcore/slowcore, rubato, etc) ou sur monologue, logorrhée et lalomanie dans les formes chantées.
Les rubriques sont ainsi organisées : chaque article d’ « À boire et à manger » porte sur un thème principal (par exemple la choucroute musicale), ceux de « Critique de critique » sur une seule critique ou un seul thème (par exemple l'article sur Torture Time de Chadbourne et Bradfield ou encore les métaphores animales dans la théorie musicale d'Adorno) et la rubrique à sujet variable sur un exemple principal (par exemple In C de Terry Reiley).

Vous souhaitant une bonne lecture,
les contributeurs